AED / AESH : encore une année de galères et de mépris ?



L’année qui s’annonce est à l’image des précédentes pour les AED (assistant·e·s d’éducation) et les AESH (accompagnant·e·s d’élèves en situation de handicap) : précarité structurelle, exploitation maximale, pressions hiérarchiques sans vergogne.

Alors que l’année qui s’est écoulée a été marquée par des mobilisations sans précédent des AED et des AESH qui ont démontré leur détermination et leur capacité d’auto-organisation, ils et elles sont les grand·e·s perdant·e·s du Grenelle de l’éducation car tout simplement absent·e·s.
Pourtant, face à la crise sanitaire, ils et elles ont été en première ligne dans les établissements, jonglant avec les protocoles et sans moyens de protection face à une exposition accrue au virus. Cette situation particulière vient s’ajouter à la précarité des contrats, aux bas salaires et à l’absence de reconnaissance et de formation qui structurent leurs statuts.

AED : On prend les mêmes et on recommence ?
La menace de non-renouvellement du contrat sert de moyen de pression pour les chef·fe·s qui jouent avec la peur de se retrouver du jour au lendemain sans revenus. SUD éducation a dû défendre nombre de collègues victimes de non-renouvellements abusifs et plusieurs procédures sont encore en cours.
Les conditions salariales et de travail inacceptables ne sont pas sans lien avec les difficultés de recrutement que semblent rencontrer un certain nombre d’établissements en cette rentrée des élèves. Cela va avoir comme conséquence de peser sur les équipes déjà en sous-effectif.
SUD éducation Lorraine appelle les assistant·e·s d’éducation à poursuivre les mobilisations de l’année dernière et soutiendra les initiatives décidées par les collectifs locaux.

AESH : Généralisation des PIAL et dégradation des conditions de travail
Vendue comme un moyen de répondre au mieux aux besoins d’accompagnement des élèves en situation de handicap, la mise en place des PIAL (Pôle inclusif d’accompagnement localisé) n’a eu d’autre effet que de sérieusement dégrader des conditions de travail déjà difficiles, et ce, tout en dégradant les conditions d’accompagnement des élèves.
Les AESH ont vu le nombre d’élèves à accompagner augmenter, leurs lieux de travail se démultiplier, leurs temps de trajets s’accroître.
Les élèves subissent les conséquences de l’atteinte portée aux conditions de travail de leurs accompagnant·e·s mutualisé·e·s à outrance. Certain·e·s élèves perdent des heures d’accompagnement, d’autres attendent un accompagnement faute de personnels.
Face à cette maltraitance institutionnelle, il est urgent de se regrouper collectivement, pour poursuivre et étendre la mobilisation et ainsi construire un véritable rapport de force.
SUD éducation Lorraine soutient l’appel national intersyndical et appelle les AESH à se mobiliser, par la grève et dans les rassemblements, le 19 octobre.

Pour l’ensemble des personnels volontairement maintenus en situation de précarité et de soumission, nous revendiquons :
- La titularisation sans conditions de toutes et tous, avec la création de vrais statuts
- L’augmentation des salaires et la baisse du temps de travail
- L’obtention de la prime REP/REP+ pour tous les personnels travaillant en éducation prioritaire
- Le recrutement massif d’AED et d’AESH, géré·e·s académiquement et non plus par de petits chef·fes locaux/locales
- L’accès à une formation initiale et continue de qualité
- Du matériel de protection fourni par l’employeur face au Covid

Article paru dans SUD éducation Lorraine Info n°45, octobre 2021