Zbeule ton centre ville !

Nancy (54) |

C’est bientôt la foire à Nancy, alors la place Carnot est occupée par des manèges. C’est pas grave ! Nous, on a commencé la fête place de la Carrière ! Noire de monde dès 14h, elle était belle la place : joyeuse, pleine de rires, de colère et de pancartes drôles et déterminées.

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Faut dire que Macron nous avait bien mis la haine la veille dans son allocution arrogante. Combien on était ? 40 000 d’après l’intersyndicale ? 10 000 d’après le journal local, qui a décidément choisi son camp, celui des flics (qui semblaient plus proches des 20 000) ? Au moins 30 000 d’après nous. Mais peu importe ! C’était colossal !

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La colère contre Macron est telle que le cortège de tête autonome qui s’est formé immédiatement pour partir par la place Saint-Epvre était lui aussi impressionnant ; au moins mille personnes, et il n’a fait que grossir au cours de l’après-midi, rejoint par des lycéen.nes et étudiant.es plus déter que jamais.

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Tandis que le cortège syndical s’écoulait lent, interminable et suintant un ennui que les sonos avaient du mal à masquer, l’autre cortège fonçait à travers le centre ville, semant bonne humeur, chansons et slogans radicaux. Çà et là, des combustions spontanées de poubelles ou de cartons éclairaient le parcours. Un abribus explosait de joie rue des Carmes tandis que des automobilistes en SUV flambants neufs faisaient ronfler leur moteur, agitaient désespérément des doigts tendus. Bonjour chez vous, les gars ;-)

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Régulièrement, l’immense et lent défilé de l’intersyndicale se voyait frôlé par l’autre cortège et, malgré les jérémiades de quelques vieilles badernes qui s’improvisaient chiens de troupeau, aboyant après de prétendu.es « casseur.ses », des manifestant.es désertaient vers le cortège joyeux. L’immense majorité des manifestant.es du cortège syndical observaient l’autre cortège d’un bon œil, persuadé.es qu’il y a de la place pour tout le monde, et que chacun.e peut et doit agir selon ses moyens et ses choix.

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Évidemment, dans une belle fête comme ça, il y a toujours des relou.es pour tout gâcher. Quelques dizaines de gugusses casqués, armés, assistés d’une vingtaine de crânes rasés avec des oreillettes branchées sur la préfecture, ont décidé de faire parler leur goût pour la violence. Encore une belle manif abîmée par les casseurs en uniforme, sans compter les mouchard.es : les peu discret.es, payé.es pour aller faire copain-copine avec les syndicalistes afin de mettre à jour leurs infos et leurs fiches, mais aussi les « bons citoyens » qui filment le cortège de tête, bien planqués derrière la vitrine d’un salon de coiffure, puis qui s’empressent d’aller chercher les cognes pour leur montrer leurs vidéos sur leur smartphone. On vous a reconnus, les poukaves !

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Enfin, vers 17 h, des milliers de personnes ont convergé place Stan dans deux cortèges, devenus même trois à un moment. On avait parlé d’une AG, beaucoup de gens s’attardaient, heureux.ses d’être ensemble pour jouir de ce moment où on se sent fort.es, de ces moments où on refait le plein de confiance, et où on rêve à la suite. Et puis, tout à coup, la violence, bestiale, aveugle. Des dizaines de grenades lancées par les flics. La place noyée sous les gaz. Mais en face, pas de débandade : un repli vers la place de la Carrière puis le retour vers la place Stan, qui est à qui ? à nous, à nous, à nous ! Et deux fois, trois fois, on y est retourné.es. La BAC en a profité pour se jeter au hasard sur des personnes isolées, violemment, avec une arrogance qui est sa marque de fabrique. On parle même d’une des personnes interpellées évacuée la tête en sang. Et puis le bouquet final : une charge de brutes sous l’Arc Héré, puis un déluge de lacrymos place de la Carrière. Encore quelques slogans et on s’est dispersé.es... en mini manifs sauvages.

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À ce rythme-là, les flics ne tiendront pas longtemps. Nous sommes des dizaines de milliers, nous prenons conscience collectivement de notre force. On ne veut pas de cette réforme, on ne veut pas de cette société. Encore un effort, camarades ! La victoire est possible, elle est là : allez, on y retourne. Tous les jours, partout, tout le temps : le Zbeul contre Macron et son monde !

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