Week-end avec les occupant-e-s de la Comédie de Reims

Reims (51) |

Depuis le lundi 15 mars 2021, la Comédie (centre dramatique national de Reims) est occupée par des militant-e-s de différents horizons professionels et socials.
Armés de revendications concrètes, ielles milites avec force et détermination pour un avenir meilleur.

Liste des revendications
  • Abrogation totale de la réforme de l’assurance-chômage
  • Une prolongation de “l’année blanche” aux intermittent-e-s du spectacle, accompagnée d’une baisse du seuil d’heures minimum d’accès pour les primo-entrant-e-s et pour les personnes en rupture de droits.
  • Un élargissement de ces droits spécifiques à tou-te-s les travailleurs/euses précaires, extras et saisonnièr-e-s, à l’emploi discontinu.
  • Une garantie des droits à la retraite, la formation, la santé.
  • Des mesures d’urgence face à la précarité financière et psychologique des étudiant-e-s, ainsi qu’un plan d’accompagnement durant leurs études et pour leur insertion professionnelle.
  • Une extension du RSA aux jeunes de 18-25 ans
  • Des mesures d’urgence pour les artistes-auteurs/rices, plasticien-ne-s.
  • Des mesures d’urgence pour garantir l’accès aux congés maternités et maladie.
  • Une reprise de la vie culturelle, avec un calendrier précis de réouverture des lieux de culture et de convivialité, des règles sanitaires claires et un accompagnement adapté aux secteurs concernés

Des discussions et des actions politico-artistiques sont mises en place quotidiennement.
Les occupant-e-s vous invitent du lundi au samedi de 11h à 19h et parfois le dimanche pour des événements.

D’ailleurs, ce week-end fût chargé en activité puisque vendredi matin, dans le cadre des vendredis de la colère, une marche d’information a eu lieu dans les rues de Reims. Equipé-e-s de tracts, panneaux et banderoles les militant-e-s souhaitaient rencontrer les Rémois-e-s pour leur parler de la réforme de l’assurance-chomage qui entre en vigueur au 1er juillet 2021.

Nous demandons le retrait total de cette réforme du chômage que nous trouvons inhumaine et inadaptée en ces temps de crise sanitaire. Cette énième réforme de l’assurance-chômage creuse une fois de plus les inégalités sociales.
Aujourd’hui et demain nous resterons contre ce type de réforme, de politiques d’austérité incitant à la précarité des personnes, déjà le plus précaire qui est de plus en plus grande. Crise sanitaire ou pas, elle va à l’encontre de nos acquis sociaux.

Extrait du tract
Nous, les Occupant-e-s de la Comédie de Reims.

Affirmons de façon collective notre détermination !

Aujourd’hui, plus d’un chômeurs sur 2 n’est pas indemnisé et un million de français supplémentaire ont rejoint les 9 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté suite à la crise sanitaire et sociale. Lutter contre ce projet, visant à exclure le plus grand nombre de l’assurance-chômage, c’est affirmer concrètement notre vision de la solidarité.

Le droit au chômage quoi qu’il en coûte. Organisons-nous collectivement pour lutter
contre cette nouvelle attaque contre les plus pauvres, c’est bien la précarité qu’il s’agit de combattre, pas les précaires.

C’est pourquoi, nous réclamons le retrait total de la réforme de l’assurance-chômage face à la crise sociale qui s’ancre dans le temps. L’état ne peut
insidieusement faire des économies sur le dos des précaires en temps de pandémie.

Les chiffres de la honte :

250€ en moins concerne
220 000 allocataires qui passeraient
de890€/mois à 640€/mois.

204€ en moins concerne
285 000 allocataires qui passeraient
de 897€/mois à 693€/mois.

61€ en moins concerne
35 5000 allocataires qui passeraient
de 995€/mois à 854€/mois.

20 000 exclus/mois avec le durcissement des critères d’accès.

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Le parcours de tractage de plus s’est arrêté un instant devant la direction régionale de pole emploi, casserole et djambé en main, le boucan fit sortir le directeur des opérations de pole emploi avec qui il a été possible d’échanger à propos la réforme de l’assurance-chômage.

S’en est suivi un échange avec les usager-e-s de la SNCF devant la gare de Reims, pour finir à la Comédie de Reims. De retour au QG, il était temps de commencer les préparatifs de ce week-end chargé.

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Samedi une manifestation politico-artistique était organisée au coeur de la Comédie. Cet événement se nommait AGORA comme ce qui se passe habituellement tous les samedis depuis le début de l’occupation de la Comédie.

Cependant, pas d’agora en ce jour, un changement dans le protocole vu avec la direction a été signé et celui-ci n’autorise l’accueil que d’une jauge de 20 personnes contrairement aux autres semaines où la jauge était de 60 personnes depuis le 15 mars.

Il nous est plus difficile de considérer ces Agoras en tant que telles en raison des restrictions sanitaires. 20 personnes c’est très peu pour une ville comme Reims et ça nous semble être une réunion plus qu’autre chose. Nous aimerions, idéalement, revenir à la jauge de 60 personnes qui nous semblerait plus juste pour employer le terme d’Agora. A la vue des contraintes sanitaires que nous prenons malgré tout avec sérieux.

C’est pour cela qu’en ce samedi exceptionnel, un parcours d’oeuvres d’art faites par des artistes étudiant-e-s, chomeur-se-s et autres horizons professionels mais surtout un point commun, tou-te-s précaires. Le parcours s’était installé dans les couloirs de la Comédie de Reims, qui aboutissait dans l’auditorium où se déroulent au quotidien les assemblées.

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Dimanche le parcours fut prolongé mais cette fois accompagné d’activités en extérieur. On pouvait y trouver des ateliers à la fois politiques et artistiques, un savant mélange qui tenait à coeur à ces militant-e-s qui considèrent qu’il est possible de lutter de différentes manières au quotidien et part de divers pratiques.

Un atelier d’écriture pour des mots sur les problèmes de société, une performance pour parler avec le corps, de la musique en acoustique, des chants ont rythmé cette belle journée. Malgré la météo maussade, la population rémoise, sensible à l’envie d’un monde nouveau, a répondu présente à cette manifestation.

Une chose est sure, il y a une forte envie de ranimer les relations sociales et de reprendre leur vie en main, mais dans de bonnes conditions, avec intelligence collective et des valeurs qu’ielles partagent.