Réunion publique : « Mettre la production sur ses pieds, avancer les salaires et non pas du capital »

Nancy (54) |

Le mercredi 6 novembre 2024, à partir de 18h à la fac de lettres de Nancy (amphi A042), le Groupe Économie de Réseau Salariat et Bernard Friot présentent comment mettre la production sur ses pieds : avancer du salaire et non pas du capital.

Programme de la soirée :

  • 18h00 - 18h30 : accueil (boissons chaudes)
  • 18h30 - 20h30 : conférence et débat
  • 20h30 - 21h30 : on poursuit nos échanges autour d’un verre... de soupe !

Bernard Friot : À Réseau Salariat, nous sommes en train d’abandonner le mot « investissement ». Son usage est aliénant parce qu’il fait croire qu’il faudrait autre chose que du travail. On dit : il faut du travail et du capital. Or, l’investissement n’est que du travail. C’est le travail nécessaire pour produire des machines, pour extraire les minéraux, pour produire les transports, l’énergie, etc. L’investissement n’est que du travail. Il n’y a aucun investissement à financer ni aucune spécificité de l’investissement. Le mot « investissement » est un mot de la religion capitaliste qui pose, dans la production, l’effacement du travailleur au bénéfice du prêteur, de l’investisseur, du vendeur, qui sont les trois fonctions capitalistes. Quant aux producteurs, ils disparaissent. Et, à l’inversion des choses ­– « avance en capital » alors que la seule avance nécessaire, c’est le salaire – correspond l’inversion des mots ; on va parler de « dépense de travail » : « il faut dépenser beaucoup de travail pour faire ceci ou cela ». Comme si le travail était une dépense ! C’est inouï combien les mots sont soumis à la religion capitaliste, omniprésente dans l’État. La seule laïcité que nous avons à construire, c’est la séparation de l’État et de l’Église capitaliste. Cela suppose, chez nous aussi, tout un travail de déconstruction de mots que nous utilisons.

Groupe Économie : Nous remettons en cause la supposée nécessité de financer la production. Nous dirons ainsi pourquoi nous supprimons ce financement et comment l’économie, libérée de cette emprise, permettra la production et la reproduction de notre existence en de tout autres conditions. Nous tenons à inscrire nos travaux dans leur filiation. Nos recherches prennent en effet le relai de l’économiste Bertrand Bony, principal artisan de la brochure publiée en 2016 par notre association, brochure intitulée « Caisses d’investissement et monnaie ». De fait, cette nouvelle approche nous a permis de résoudre certains problèmes techniques non résolus dans la première publication. L’une des conséquences est que nous sommes en mesure de présenter un mode de calcul des prix, ce qui faisait défaut jusqu’à présent. Cependant cette résolution, si décisive au commencement de nos travaux, s’est avérée d’une importance très secondaire : dans notre modèle, les prix ne sont plus un outil nécessaire à la décision. Il en va de même concernant la monnaie révolutionnaire que nous proposons : la Savie. Nous luttons pour que l’économie soit pensée en termes de travail, et non en termes de « valeur » et de « financement ». Et c’est bien pour pousser jusqu’au bout cette logique que nous choisissons d’organiser l’économie avec une unité de compte qui n’est plus la monnaie, mais la quantité de travail.

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