Bonjour, tout d’abord quelle fut votre réaction lorsque vous avez appris que vous étiez menacées par une fermeture de classe ?
On n’était pas vraiment surprises, car les effectifs étaient en baisse, néanmoins cela reste inacceptable car une fermeture revient toujours à dégrader les conditions de travail pour les personnels et pour les élèves.
Tu fais partie du collectif "moutons re-bêlent", constitué dans le RPI [1] de Hériménil-Rehainviller. Peux-tu nous présenter le collectif ?
Bien sûr, le collectif est composé de parents, du maire et des enseignant·e·s. Nous communiquons grâce à une liste mail. Le but du collectif est d’organiser des actions qui permettront de médiatiser la lutte contre la fermeture de classe.
Quels types d’actions par exemple ?
Les premières actions sont parties des parents, iels ont eu l’idée de faire prendre en photo les enfants avec une ardoise et un message revendicatif, puis ils ont créé des affiches à partir des photos. Ces affiches ont ensuite été utilisées lors d’un regroupement devant l’école après la classe avec prises de parole et chansons. Il y a aussi eu un conseil d’école extraordinaire, des dépôts dans le registre santé et sécurité au travail (RSST), une pétition, la participation à la journée de grève du 26 janvier, le blocage de l’école par les parents d’élèves, un rassemblement devant l’inspection de circonscription et un spectacle dans la cour de l’école.
Sacré spectacle d’ailleurs, j’ai beaucoup aimé la métaphore de l’inspecteur-loup !
Oui c’était sympa, ça permet de rendre la lutte visible, d’ailleurs sur ce genre d’action la presse était présente, car systématiquement invitée.
J’ai entendu dire que vous avez également pris contact avec le collectif "on n’est pas des sardines" de l’école Demangeot.
Oui nous nous sommes retrouvé·e·s sur plusieurs actions, il est important d’être solidaires dans ce genre de situation, d’ailleurs l’IEN [2] a joué la division en recevant les représentants des collectifs séparément.
Quelle a été le rôle de SUD éducation Lorraine dans cette lutte ?
La réunion syndicale a fait beaucoup de bien, elle a notamment permis de déconstruire le mythe tenace du "devoir de réserve" et de nous informer sur nos possibilités d’action. C’était rassurant de se sentir soutenu·e·s, d’autres syndicats nous ont carrément incité à laisser tomber, arguant du fait qu’au vu de nos effectifs c’était peine perdue.
Et maintenant ?
On n’accepte toujours pas "l’argument comptable", qui justifierait de fermer une classe, le collectif reste mobilisé et d’autres actions seront organisées, même si le maintien de la fermeture nous a mis un coup au moral.
Article paru dans SUD éducation Lorraine Info n°43, avril 2021
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