Ces dernières années, plusieurs faits d’agressions sexuelles au sein du milieu militant local ont été rendues publiques. Les réactions ont été variées, allant du soutien aux personnes ayant témoigné à la tentative de passer leur récit sous silence voire même leur culpabilisation.
Ces sujets sont particulièrement complexes car ils renvoient à l’intime, à nos émotions, à nos relations, et deviennent d’autant plus tabous lorsqu’ils concernent l’entourage (ami.e.s, organisation politique, famille…) par peur que cela "déstabilise le groupe".
« Ça ne peut pas arriver parmi nous on se connaît tou.te.s », « Je le connais bien c’est impossible », « Il y a viol et viol », « Elle n’a pas porté plainte, elle ment », « Elle ne s’est pas débattue » sont des propos qu’on a entendu dans nos milieux et qui sont, chaque fois, une nouvelle violence.
Pendant des mois on a pu se rendre compte de la puissance de la culture du viol et des personnes que l’on pensait être des camarades proches se sont illustré.e.s par leur attitude agressive ou passive.
Il ne suffit pourtant pas de se dire (pro)-feministe ni de faire un jour une action antisexiste pour l’être. Ni de dénoncer un système abstrait si l’on n’est pas en mesure de réagir différemment en situation concrète. Se taire et fermer les yeux quand on sait c’est aussi se positionner.
En tant que personnes concernées et déterminées, nous voulons que les réflexions puissent continuer. Nous voulons faire avancer les pratiques féministes au sein d’un milieu bien loin d’être préservé des comportements sexistes. Nous voulons exclure les rapports de domination de nos luttes.
Nous pensons nécessaire de prévoir des modes de gestion collective en dehors (ou en parallèle selon les choix des personnes concernées) de la justice « bourgeoise », parce qu’on ne peut pas lutter contre elle tous les jours et y faire appel dès qu’un sujet nous échappe. La justice étatique reproduit les oppressions et creuse les inégalités, nous devons trouver des outils plus fiables dans lesquels nous nous retrouvons.
Nous organisons donc un week-end féministe avec comme point fort l’invitation de la compagnie Les Culottées du bocal qui travaille depuis longtemps sur les notions de consentement et de la culture du viol mais aussi de quoi passer un bon moment festif et collectif pour nouer des liens de confiance !
Le tout se déroulera à l’ancienne école de la MJC des Trois Maisons.
Au programme :
Vendredi 6 :
- Ouverture à 19h
- A 20h : « Vous désirez ? », conférence gesticulée par la Cie Culottées du bocal.
Samedi 7 :
- A 13h : atelier autour du consentement (uniquement sur inscription la veille à la fin de la conférence. Limité à 20 personnes)
- A partir de 17h :
- atelier sérigraphie (ramène tes fringues !),
- réalisation de pochoirs et badges,
- création d’un journal mural,
- lectures de textes (ramène tes brochures !)
- enregistrement d’une émission de radio par Lilith, Martine et les autres (radio féministe de Lyon),
- table de presse thématique,
- distro (clitoris 3D phospho, badges, affiches sérigraphiées, patchs, tampons encreurs…),
- bar à bière, jus et limonade...
- Sandwicherie Las Vegan
- A 21h, concerts Cie Kta (conte concert), Ruines (rock) et Clitocratie (rock electro) puis boom pour danser sans relou.e.s, ramène ta playlist féministe !
Dimanche 8 :
- A 14h : "Matte ta chatte", invitation à l’auto-examen (discussions, lectures mais pas d’obligation ou de pression à la mise en pratique sur place). Non-mixité inclusive (sans mecs cis). Ramène une serviette de toilette si tu peux.
Afin de financer l’organisation de cet événement et la venue des compagnies, une participation libre sera la bienvenue tout au long du week-end.
Si vous ou votre orga avez envie de participer en proposant un atelier/discussion pour laquelle vous êtes autonome n’hésitez pas à nous contacter : emelia.ricoletti@riseup.net
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