Lorsqu’une porte se ferme, (pour certain.e.s) il y en a toujours une qui s’ouvre !



Qui se souvient de François (Henri Goullet) de Rugy ? Pas grand monde, quelle injustice !

Cet ex-grand homme politique « écologiste », recyclé en Macroniste, qui a récemment trouvé sa place dans le privé [1], « issu d’une famille originaire de Metz (anoblie en 1785) » [2], remplaçant éphémère de Nicolas Hulot, lui-même ex-ministre de la transformation « écologique et solidaire », qui a été remplacé à son tour par Elisabeth Borne… Au moins la Macronie sait pratiquer le tri sélectif !

Mais c’est de Rugy qu’on doit remercier pour la loi « Énergie et Climat » – votée juste avant sa démission du gouvernement suite aux révélations par Médiapart sur ses « pratiques aux frais du contribuable » – dîners, travaux, utilisation de ses frais de mandat de député, voiture avec chauffeur... [3] « J’aime toujours la politique et je n’en suis pas dégoûté », dit-il, « même si j’ai payé cher et injustement mon engagement et l’exercice des responsabilités. » [4]

Pas vraiment. L’enquête de l’Assemblée Nationale n’a pas trouvé d’« irrégularité ». Imaginez ce qu’on aurait fait de lui s’il avait été (horreur) un simple employé de supermarché – c’est un grand magasin où on achète de la nourriture, sire ! [5]

Selon la bonne parole du gouvernement, « la loi énergie et climat du 8 novembre 2019 vise à répondre à l’urgence écologique et climatique ». La neutralité carbone en 2050, et la division des émissions de gaz à effet de serre par six (pas plus ?). [6]

Fin décembre 2022, Le Monde a publié ce titre :

« Les émissions de CO2 stagnent en France, loin des objectifs de réduction
La France ne tient pas ses engagements en matière d’émissions de gaz à effet de serre, le pays a même du mal à les réduire... » [7]

OK, c’est raté pour l’effet de serre, mais la loi Énergie et climat « organise » aussi « l’évolution des tarifs réglementés de vente (TRV) » du gaz et de l’électricité, « la transposition des textes européens » et « [leur] fin pour l’ensemble des consommateurs en 2023 (le 30 juin) » [6]. Comme dit le titre du livre de de Rugy (2015) : « Écologie ou gauchisme, il faut choisir ! »

Pour la plupart des collectivités territoriales – les associations, communes et communautés de communes, comme l’OLC 54 (Orne Lorraine Confluences) – les TRV sont déjà supprimés [8] et, en 2022, la facture a été multipliée par 2, 3 (voire 4) [9]. Mais l’argent manque et il faut payer ses factures !

Les comédien.ne.s dans la rue (pour vivre)

Sur le site Internet d’Orne Lorraine Confluences on peut lire (toujours) que l’OLC 54 « place la culture et son accès parmi les services prioritaires à apporter aux habitants… c’est pourquoi l’intercommunalité fait aussi le choix de s’appuyer sur des partenaires culturels de qualité : la Machinerie 54 à Homécourt et La Cie du Jarnisy à Jarny » [10]. Ou, plutôt, faisait.

Fin octobre 2022, l’équipe de La Machinerie 54 a fait l’annonce qu’elle « se voit contrainte de fermer ses portes. Son conseil d’administration a acté le 26 octobre 2022 la dissolution de l’association ». Pourquoi ? « Suite à une procédure d’alerte de la Commissaire aux Comptes [de l’association] fin septembre, et à l’absence d’engagement financier de la part de l’OLC 54, La Machinerie 54 n’est pas en mesure d’assurer la continuité d’exploitation de l’association... » [11]

La conséquence ? Le licenciement collectif (ou redéploiement) du personnel : « au 1er janvier 2022 une équipe de 16 personnes (6 salariés de droits publics/10 salariés de droits privés) réduite à 7 personnes à la fin de l’été 2022 », réduite à zéro à partir de la mi-novembre (2022). [11] Et une offre culturelle locale appauvrie – La Cie du Jarnisy est épargnée pour l’instant mais pour combien de temps ?

Merci qui ? Garçon ! Champagne et homard (à la sauce « réaction thermidorienne ») ! Nous trinquons en l’honneur de François (Henri Goullet) de Rugy, le nouveau « Responsable du Service Transition Énergétique » chez Alantra Banque – qui, d’ailleurs, embauche ! Selon le site « Welcome to the jungle », la banque cherche aussi un.e stagiaire « real estate and hospitality » et des candidatures spontanées [12] ! Si vous ne pouvez pas les battre, rejoignez-les ! Après tout, comme dit Macron, « la meilleure façon de se payer un costard » – ou une facture d’électricité, d’ailleurs – « c’est de travailler ».

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