Loi sécurité globale : pour un ancrage de la mobilisation avant les fêtes

Nancy (54) |

La manifestation partira de la place de la République à 13h12 ce samedi 19 décembre. Il sera une nouvelle foi question de montrer son refus de la loi sécurité globale ainsi que des violences policières.

Il s’agira d’être nombreux·ses pour se donner des forces avant la pause que contituent habituellement les fêtes de fin d’année et pour se motiver à reprendre la mobilisation de plus belle en 2021.


Appel à manifestation, repris de La Bogue

Le projet de loi « sécurité globale » s’il est adopté permettra et généralisera la surveillance et le fichage en masse de la population. La promesse de réécrire l’article 24 interdisant et sanctionnant la captation et la diffusion d’images des forces de l’ordre ne suffit pas !

Utilisation généralisée et banalisée de drones, élargissement de l’accès aux images de vidéo-surveillance, retransmission « en temps réel » au poste de commandement des images captées par les caméras piétons des force de l’ordre en intervention, possibilité pour les forces de l’ordre de garder et porter leur arme de service dans les lieux recevant du public, élargissement des champs d’action de la police municipale... sont autant de raisons de nous inquiéter du virage liberticide que prend l’Etat français.

De plus, la semaine dernière, en marge des « travaux » sur la loi sécurité globale, trois décrets ont élargi les possibilités de fichage de la population en élargissant les trois fichiers de « sécurité publique » déjà existants (PASP, GIPASP, ESAP). Ces fichiers peuvent maintenant concerner des personnes physiques ou morales, ou des « groupements » (associations, zad, groupes facebook, manifestations...), présentant un danger pour la « sûreté de l’État », en particulier pour « les intérêts fondamentaux de la Nation ».

Ces nouvelles dispositions permettent le fichage massif de militantes et militants politiques, de leur entourage (dont leurs enfants mineurs), de leur état de santé, de leurs convictions philosophiques ou religieuses et de leurs opinions politiques (et non plus seulement de leurs « activités » politiques ou religieuses) ou encore de leurs activités sur les réseaux sociaux.

Avec un tel arsenal entre les mains du gouvernement nous ne pouvons qu’imaginer le pire des scénarios pour l’avenir, dans lequel la moindre velléité de contestation politique sera accusée de présenter un danger pour la « sûreté de l’Etat » ou pour « les intérêts fondamentaux de la Nation ».

Nos libertés s’amenuisent à mesure que la peur grandit et que la surveillance se généralise. Allons-nous docilement accepter d’être tous traités comme des suspects ? Jusques à quand vont-ils nous bâillonner et nous enfermer ?

Ce projet de loi menace nos libertés individuelles et collectives à toutes et à tous. Pas seulement celles des journalistes ou celles des militants et militantes politiques. Ce sont la liberté d’expression et la liberté d’opinion (idéologique, politique ou religieuse) qui sont menacées, de même que l’est notre droit à l’anonymat et à la vie privée.

Après la déclaration officielle de jeudi 10 décembre maintenant, au moins 3 semaines de plus, la fermeture des lieux culturels, comme des bars et restaurants et annonçant le couvre-feu à 20 heures dès ce mardi, il est plus que temps d’aller dans la rue, de réagir avant que nous ne soyons plus en capacité de le faire.

Demain, manifester, ou ne serait-ce que manifester une opinion, sera-t-il encore possible ?