Le pouvoir nous réprime, on ne se laissera pas faire !

Nancy (54) |

Les mouvements sociaux, les luttes syndicales, les revendications de la population sont méthodiquement et durement réprimées dès lors qu’elles ne sont pas représentées par des lobbies ou qu’elles ne vont pas dans le sens du pouvoir. Manifestations du monde de la santé versus manifestations de la police... tout un programme ! « Travaille, consomme et ferme ta gueule », voilà le message, limpide...

La répression subie est physique, policière, judiciaire et médiatique.

Face à cette situation, le 13 avril dernier a été un bel exemple de réaction et de construction collectives dans le Grand-Est. Des militant·e·s encarté·e·s ou non, l’AG interpro, le collectif #OccuponsNancy, l’UL CGT et plusieurs sections CGT (Baomarc, CHRU, Dalkia, INRS, Kéolis, Remm), SOLIDAIRES, SUD éducation Limousin et Lorraine, le SNESUP-FSU, la CNT, l’UCL, Lutte ouvrière, le NPA et le Front Social , la LDH, la Chorale révolutionnaire de Metz, des membres de la Chorale des sans nom se sont retrouvé·e·s pour soutenir les camarades convoqué·e·s au Tribunal de Police ce jour-là à 8h45.

Historique
Dès la sortie du premier confinement, en mai et juin 2020, la préfecture a lancé une vaste opération d’auditions libres à l’encontre de militant·e·s ayant participé à une manifestation pacifique au dépôt de bus de Kéolis dans le cadre du mouvement des retraites de 2019. Les personnes venues en soutien des convoqué·e·s ont été massivement verbalisées (plus de 50 contraventions) pour « rassemblement interdit » et « non-respect des mesures sanitaires »...
Le non-respect a été contredit par un constat d’huissier. L’interdiction tous azimuts des rassemblements a été considérée comme illégale par le conseil d’état en juin avec effet rétroactif.
Nombre des verbalisé·e·s ont contesté leur amende et c’est dans la suite de cette procédure que dix d’entre elles et eux ont été convoqué·e·s au tribunal de police. À l’intérieur de la salle d’audience, les contestataires ont été assisté·e·s par trois avocat·e·s du SAF (Syndicat des Avocats de France).

Actualité
Le 13 avril dernier dès 8h15, 250 personnes se sont donc retrouvées devant la cité judiciaire avec du café, des croissants, de la musique tenant compte des mesures barrière de manière créative, des chants et des prises de parole. À l’issue de l’audience (à 12h15 environ), les avocat·e·s nous ont fait un compte rendu et annoncé le délibéré pour le 2 septembre.
Ce rassemblement a été l’occasion de se retrouver, d’abord. Ensuite, il a permis de donner à entendre d’autres cas de répression (un militant mosellan dénonçant des faits de harcèlement, Ahmed Berrahal, Chorale révolutionnaire de Metz) et d’autres luttes comme celle du collectif #OccuponsNancy contre la réforme du chômage en ce moment.

Le 18 mai, ben, on a recommencé ! Une nouvelle salve de contestataires passe au tribunal de police, toujours à la cité judiciaire, toujours à 8h45, toujours un mardi, rendez-vous toujours à 8h15 !
Sont venu·e·s toutes celles et ceux qui pouvaient et désiraient venir, pour soutenir les camarades convoqué·e·s mais aussi pour partager leur quotidien, leurs colères, leurs bagarres.
Utilisons ces tracasseries judiciaro-policières pour construire ensemble !

Les hôpitaux sont engorgés.
Les inégalités augmentent encore et encore.
Le fameux « quoi qu’il en coûte » a des trous dans la raquette et n’empêche pas la marche forcée des soi-disant « réformes ».

Ne nous laissons pas faire, regroupons-nous, organisons-nous, convergeons et construisons !

Article paru dans SUD éducation Lorraine Info n°44, juillet 2021