École publique et émancipation sociale



École Publique et Émancipation Sociale, aux Éditions Agone, 2021, 200 pages, 16 €.
Laurence De Cock est prof, historienne, membre du comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire.

L’offensive néolibérale s’est accentuée avec Macron, et la vague néo-conservatrice a touché l’école de plein fouet. Avec son essai, notre camarade veut nous aider à reprendre l’offensive sur le terrain de l’école, de la pédagogie, dans une perspective d’émancipation sociale.

Son livre est d’autant plus utile que les mots de l’émancipation ont été eux-mêmes pervertis. Les néolibéraux tentent, et réussissent dans une large mesure, à faire de l’émancipation « une libre entreprise de soi ». « L’ascenseur social » s’est imposé comme thème central dans le débat des idées, alors qu’il n’a jamais fonctionné pour la masse des élèves. Laurence De Cock se place dans une toute autre perspective : « rien n’interdit de proposer une vision différente de la démocratisation ». Tout au long du livre s’impose le lien fort entre émancipation et la mise en cause du statu-quo dans la société et l’autrice pose la question : « pourquoi ne pas viser plus radicalement une abolition des classes sociales ? »

En historienne qui se respecte, elle nous propose un chapitre éclairant « où l’on remonte le temps en quête des origines de l’Éducation nationale et des contradictions de l’école publique ». « L’histoire de l’école a aussi son roman national » avec Jules Ferry comme figure la plus commune. Ce travail de déconstruction, de démystification est bien utile venant avant trois chapitres où sont examinés les enjeux pédagogiques, sociologiques et institutionnels de la si urgente transformation de l’école publique.

Article paru dans SUD éducation Lorraine Info n°46, janvier 2022