Bilan critique du courant anti-industriel



Ayant côtoyé des personnes se rattachant au courant anti-industriel au sein de luttes écologistes, y ayant trouvé un intérêt politique et théorique à un moment de notre trajectoire, mais étant désormais en franc désaccord avec certains positionnements essentialistes ou covido-négationnistes/relativistes émanant de ce milieu, nous revenons de manière critique sur ce courant.

Un podcast de Zoom Écologie d’octobre 2022.

Dans une première partie, nous discutons de ce qu’il nous a apporté, avant de parler de ce qui fait problème pour nous dans ses prises de positions récentes au sujet du genre et du covid. Nous essayons ensuite de remonter aux racines de ces positionnements problématiques, avant de finir sur une critique des impasses théoriques et politiques du courant anti-industriel.

La première partie (20 minutes) revient sur des aspects qu’on considère toujours comme positifs du courant anti-industriel :

  • Une distanciation critique vis-à-vis de l’idéologie du progrès techno-scientifique ;
  • Une critique de l’idée d’une potentielle réappropriation telle quelle des moyens de production capitalistes ;
  • Un questionnement de l’idée d’une science "neutre", "pure" et "désintéressée" ;
  • Une critique de « l’expertise » ;
  • Une remise en cause du caractère "neutre" des technologies ;
  • Une critique du capitalisme vert et du solutionnisme technologique face au réchauffement climatique.
Bilan critique - partie 1

La deuxième partie (20 minutes) s’en prend à ce qui est sous-jacent aux positionnements transphobes et masculinistes de PMO et au covido-négationnisme/relativisme (tendanciellement social-darwiniste) des éditions La Lenteur face au COVID-19 :

  • L’essentialisation du corps « naturel », valide, viril ;
  • Une critique des technologies qui se fait au nom d’une « nature », d’une « expérience » et d’une « vie bonne » fantasmées et essentialisées, et qu’on oppose au caractère « artificiel », « dégradant » ou « aliénant » des technologies.
Bilan critique - partie 2

La troisième partie (20 minutes) s’en prend aux impasses théoriques et politiques du courant anti-industriel :

  • Fétichisation du "système technicien" qui serait totalitaire, transhistorique et en-dehors des rapports sociaux capitalistes, avec comme seuls débouchés politiques des luttes d’arrière-garde et ultra-minoritaires de type néo-luddiste ou une promotion de systèmes ultra-localistes et primitivistes, aboutissant ainsi à un abandon de tout horizon révolutionnaire ;
  • Négation des possibilités de détournement ou de réinvention des technologies actuelles dans un sens émancipateur, et absence de prise en compte des « communs négatifs » (centrales nucléaires, centres d’enfouissement des déchets, etc.) qu’il faudra bien gérer malgré tout ;
  • Progressisme inversé, au sens où il y a une simple inversion du grand récit du « progrès » en un grand récit de l’approfondissement des ravages à partir d’un "âge d’or" supposé, sans penser l’ambivalence des technologies, ou l’influence des mouvements sociaux pour en modeler leurs usages effectifs.
Bilan critique - partie 3
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Ressources pour une critique du courant anti-industriel

Les textes particulièrement problématiques