Dans les 89 député·es RN élu·e·s en juin dernier, la presse nationale avait rapidement repéré plusieurs élu·e·s (condamné·e·s ou non) qui trainaient déjà des casseroles [2]. En Lorraine, quatre député·e·s RN ont malheureusement été élu·e·s : Florence Goulet (Meuse), Kevin Pfeffer (Moselle), Alexandre Loubet (Moselle) et Laurent Jacobelli (Moselle). Après leur arrivée à l’Assemblée, tou·te·s les néodéputé·e·s du RN ont dû embaucher un nombre important de collaborateur·trice·s. Et là aussi, il y a quelques personnages peu fréquentables. En voici un en Moselle.
Avec son air propret et son sourire de politicien faussement respectueux, Bastien Holingue a un petit look de communiant sur le tard. "Une tête d’enfant de chœur", dit de lui un de ses potes.
Depuis qu’il est devenu, il y a environ six mois, un des collaborateurs de Laurent Jacobelli, le député RN de Moselle (57), Holingue essaye de lisser son image. Au RN, malgré ses 22 ans, il enchaîne compulsivement tous les mandats [3] : candidat aux départementales de juin 2021 à Elbeuf (76), candidat aux législatives de juin 22 sur la circonscription de Rouen, directeur de campagne pour le RN en Seine-Maritime (76), responsable départemental et régional des "jeunes avec Marine" pour la Normandie et, depuis quelques mois, membre du bureau national du RNJ (la nouvelle structure jeunes du RN, qui vient de remplacer en décembre dernier "Génération nation"). Sans oublier un passage par le syndicat d’extrême droite "La Cocarde étudiante", section rouennaise.
Happening raciste et sexiste !
Faut dire qu’il est allé à "bonne école", le p’tit gars de la Marine. Il revendique être encarté chez les Le Pen depuis l’âge de 16 ans. Et en 2020, il était déjà responsable régional de feu "Génération identitaire" (G.I.) en Normandie [4], organisation dissoute en mars 2021 pour provocations à la haine et à la discrimination. Élevé à la haine et au racisme. En juillet 2020, avec ses petits copains de G.I. Rouen, il est allé manifester devant la permanence de Sira Sylla, la députée locale LREM [5]. Affiches, banderole et fumigènes car il faut "Aide[r] les Français, pas les Africains" ou "Pense[r] à nos emplois, pas à la diaspora !". Et leurs solutions sont clairement racistes : "Pour aider l’Afrique : moins de défiscalisation, plus de remigration". Les origines sénégalaises de l’élue doivent être une vraie provocation pour eux ! Une mobilisation raciste et sexiste insupportable en tout cas.
Et sur sa page Facebook, Bastien Holingue affiche tranquillement ses ami·e·s. Au-delà des nombreux et classiques responsables du RN, il est bien entouré (liste non exhaustive) : le prêtre Matthieu Raffray, catholique intégriste à la mode chez les fachos et amateur d’armes, l’écrivain Renaud Camus et son fumeux et xénophobe "grand remplacement", le Lillois Aurélien Verhassel qui vient de se faire fermer son bar identitaire [6], la fémonationaliste Alice Cordier de chez "Nemesis", le prof et catholique traditionaliste Victor Aubert, tête de pont chez "Academia christiana" [7]. De plus, Holingue aime lire les articles islamophobes de "Fdesouche" et soutient "Les Normaux", la nouvelle structure normande de "Génération identitaire" et leur local "Le Mora". Le pack premium des nationalistes, pour ainsi dire !
Toute cette haine ne semble pas gêner le député RN Laurent Jacobelli puisqu’il a donc embauché Bastien Holingue comme attaché parlementaire. Mais de la part d’un élu d’un parti fondé par d’anciens nazis et miliciens, c’est somme toute cohérent. Dédiabolisation, dédiabolisation, y a personne pour y croire ...
Bloc antifasciste (BAF) Nancy
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