Appel à nouveau rassemblement en soutien à Afrin

Nancy (54) |

Compte-rendu de la manifestation de soutien à Afrin du 13 mars, et appel à une nouvelle manifestation vendredi 16 mars à 18h place Maginot à Nancy !

Hier soir mardi 13 mars à 19h place Maginot à Nancy une soixantaine de personnes se sont rassemblées pour exprimer leur solidarité forte à l’enclave d’Afrin, au Rojava (kurdistan de Syrie), attaquée de toutes parts par l’armée de l’État fasciste turc depuis le 20 janvier. C’était la première fois qu’une telle manif de soutien à Afrin se tenait à Nancy, rejoignant ainsi toutes celles qui se tiennent depuis 1 mois et demi un peu partout de Paris à Marseille en passant par Lyon, Nîmes, etc, en réponse aux appels répétés des kurdes et leurs ami-e-s à la solidarité interationale. À Paris, le 13 mars, la manif devant l’ambassade des USA s’est fait nasser, gazer et réprimer... Malgré l’appel rapide du jour au lendemain près d’une soixantaine de personnes se sont déplacées, ce qui est plutôt encourageant pour Nancy : on pourra être encore plus nombreux-euses la prochaine fois en s’y prenant plus à l’avance !

Dans le petit cortège flottaient drapeaux des différentes organisations kurdes (PYD, PKK, KCK), une banderole « Solidarité internationale » de la CNT et une autre « BURE – AFRIN SOLIDARITÉ » (un week-end de solidarité avec le Kurdistan révolutionnaire s’est tenu à Bure le week-end précédent) ! Plusieurs prises de paroles improvisées ont expliqué la situation dans l’enclave assiégée, l’hypocrisie et la complicité internationale entourant l’attaque turque (deuxième armée de l’OTAN équipée entre autres par l’Allemagne et les USA), et le projet nationaliste dictatorial d’Erdogan et ses supplétifs islamistes au nord de la Syrie.

Il a également été rappelé et fait le parallèle avec la situation dans la Ghouta orientale où des civil-e-s sont actuellement bombardés par le boucher Assad, liquidant les derniers vestiges de la révolution populaire de 2011 dans les dernières zones rebelles. Que ce soit la Turquie à Afrin ou Assad dans la Ghouta c’est une guerre sans merci qui continue de se poursuivre en Syrie contre toutes celles et ceux qui aspirent à la liberté et la dignité.

Extrait des prises de parole tenues sur la place :

... quand ça vient à Afrine, personne ne veut entendre parce que là-bas il y a des valeurs humaines, y’a une valeur de solidarité entre les peuples de vivre ensemble tranquillement, en paix, c’est ça qu’ils ne veulent pas accepter, des valeurs de vraie démocratie, les Etats ils peuvent pas digérer ça, ils peuvent pas accepter ça, parce que ça peut être un modèle partout dans le monde, et ils ne veulent pas, c’est pour ça qu’ils ferment les yeux... mais nous, nous défendons les valeurs démocratiques humaines, on ne doit pas rester ignorant, on doit agir, agir, agir et faire ce qu’on peut avec ce qu’on a.

Après ces prises de parole le cortège s’est élancé en une petit manif sauvage le long de la voie du tram jusqu’à la place Stanislas, au rythme de slogans déterminés. « À bas le régime fasciste en Turquie », « Afrin, Résistance », « Bîjî Berxwedan a Afrînê » (Vive la résistance à Afrin), « Erdogan fasciste, Europe complice ! », « Siamo tutti antifascisti ! ». La présence policière était quasiment nulle et on a pu pas mal se faire entendre des différent-e-s passant-e-s, il manquait juste quelques tracts !

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Arrivée à la place Stanislas poursuite de quelques discussions et débriefing. Quelques prises de paroles ont rappelé qu’une des manières de réussir à peser sur la situation était de multiplier les rassemblements, actions, pour faire pression sur les gouvernements français, turcs et autres et (re)construire une solidarité internationale auto-organisée. À Kobané, en 2014-2015, c’est la mobilisation internationale massive, déterminée, n’attendant pas les petits calculs d’intérêt, ne cédant pas à la sensation d’impuissance, qui a permis de faire pencher la balance politique en faveur des forces kurdes.

À l’heure où cet article est écrit des nouvelles toujours plus difficiles parviennent d’Afrin. La ville, bombardée de part en part, serait bientôt quasiment assiégée. Seul un corridor humanitaire subsiste. Une grande partie de la population civile décide de défendre ses terres et refuse de partir coûte que coûte. Erdogan pérore en annonçant l’encerclement complet pour mercredi 14 ou jeudi au plus tard. L’évolution de la situation peut être de pire en pire.

La mobilisation est plus que jamais fondamentale pour appeler :

  • à minima, au respect de la résolution du conseil de sécurité de l’ONU du 24 février demandant un cessez-le-feu humanitaire des combats sur toute la Syrie
  • la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus d’Afrin, mais également de la Ghouta
  • le retrait des troupes turques de l’enclave
  • la défense coûte que coûte du projet politique confédéraliste du Rojava – Fédération de Syrie Nord, basée sur la démocratie directe multi-partite, les communes et le féminisme
  • la mise en place d’une solution politique pour les différentes régions du Kurdistan (en Turquie, en Syrie, en Irak et en Iran)

Le 13 mars, à Paris, la manif devant l’ambassade des USA, à deux pas de l’Élysée, a été réprimée avec une violence inédite : nasse, gazage, interpellations et garde à vue, coups de matraque, etc ! Réagissons !

APPEL À NOUVEAU RASSEMBLEMENT VENDREDI 16 MARS À 18H À NANCY PLACE MAGINOT
Soyons beaucoup plus nombreux-euses que la dernière fois, ramenons nos banderoles, slogans, tracts, chants, et montrons que la solidarité internationale est partout !

Afrîn n’est pas seule ! Bîjî Berxwedan Afrinê !