Contre la violence de l’Etat, pour le soutien aux camarades, Arcos Dégage !

Strasbourg (67) |

Retour sur le déroulé de la journée du mercredi 7 mars 2018 où il y a eu un nouveau blocage sur la zad, des violences policières et deux arrestations, dans une journée un peu folle le matin, de l’attente jusqu’au soir, de la solidarité et surtout : des opposants anti-GCO qui restent vent debout contre le projet de contournement Ouest de Strasbourg (GCO), Vinci et son monde.

Mercredi matin, peu après 8h, des gendarmes ont été repérés à proximité du verger, non loin de la zone d’occupation du Moulin à Kolbsheim. Vers 8h40, un camion de sondage géotechnique, de la société Geosoltis, rien à voir avec de l’archéologie, comme nous le pensions au départ, est arrivé à l’entrée du chemin qui mène au verger, en face de l’entrée de la zad.
Malgré une protection des gendarmes, un groupe de zadistes et habitant.e.s du secteur ont réussi à bloquer l’engin. Pour éviter un passage en force, deux camarades se sont enchaînés sous la machine. Peu après 9h, des renforts de gendarmerie du PSIG de Strasbourg ont grossi les rangs des forces de l’ordre. Une unité spécialisée encore jamais vue lors de nos confrontations récentes. Nous, toujours dans une attitude pacifique, mais déterminée. Devant notre refus de laisser le camion poursuivre son travail, dans un moment de tension comme nous n’en avions encore jamais connu, l’usage disproportionné de la force a été utilisé contre les manifestants pour les repousser. C’est dans cette grande confusion, que nos deux camarades enchaînés sous la machine, ont été arrêtés.

Pour des raisons que nous ne connaissons pas, le camion et les ouvriers de l’entreprise Geosoltis, a quitté la zone. Selon un cadre d’Arcos, dans l’édition des DNA du 8 mars, « les quelques minutes d’activité de la foreuse auraient été suffisantes. « Les résultats obtenus conviennent », assure le responsable de la communication de Vinci. » – Dans l’art de raconter des conneries, ils sont forts chez Vinci. Le camion était à l’entrée du chemin, bloqué par notre intervention. L’entreprise n’a pas fait grand-chose. Par contre, elle a mis en danger nos camarades enchaînés en ne mettant pas la machine à l’arrêt. Côté travaux préparatoires, c’était la première fois que ce type de matériel était engagé dans ce secteur. Au regard de ce qu’ils ont à faire, notamment au niveau de la D93 sur la zone, le responsable de la communication de Vinci peut minimiser l’affaire devant la presse, en revanche, nous nous savons qu’ils n’ont pas pu faire ce qu’ils auraient voulu faire… « tu ne nous la fait pas à nous, Jean-Luc ! »

Solidarité immédiate avec les camarades interpellés…

Après le départ du camion et des gendarmes. Une vigie s’est mise en place par sécurité puis, des copains-copines, ainsi que des miltant.e.s anti-GCO et vilageois.e.s se sont dirigés à la gendarmerie de Geispolsheim pour aller soutenir nos deux camarades mis en garde à vue. Peu après 11 h, ils ont été transférés dans une autre brigade, celle de Strasbourg. Un rassemblement s’est donc ensuite organisé devant la maison du préfet à Strasbourg, place du petit Broglie (à côté de l’opéra) pour maintenir la pression. Une délégation du collectif d’opposants a tenté d’avoir une entrevue avec le préfet. Il ne semblait pas être présent et la demande n’a pas été acceptée. Un groupe de manifestants est resté en place jusqu’à 15h, avant de lever le camp.

A 17h, comme tous les mercredis depuis le 24 janvier, un nouveau rassemblement devant la préfecture à Strasbourg a eu lieu. La suite logique de la journée. Distribution de quelques tracts et des discussions sur l’actu récente, notamment celle du jour, ont animé la réunion… sous l’oeil bienveillant d’une voiture de police et d’un agent de la DCRI… « Comme d’hab, d’ailleurs ! ». En début de rassemblement, l’information sur la libération, courant de la soirée, de nos deux camarades arrêtés le matin, est venue réjouir toutes les personnes présentes et ou celles venant aux nouvelles. En fin d’action, un copain est parti les attendre devant la gendarmerie de Strasbourg, rejoint ensuite par d’autres.

La journée s’est finie, pour certains, à Duppigheim où le groupe de pilotage du collectif d’opposants GCO NON MERCI tenait une assemblée. Fatigués, nos camarades libérés ont été accueillis par des applaudissements et embrassade. La suite pour eux, malheureusement (même si ce n’était pas une surprise), se déroulera le 14 mai prochain où ils seront convoqués devant le tribunal correctionnel de Strasbourg pour entrave à l’exécution de travaux publics ou d’utilité publique. Nous serons à leurs côtés.

La lutte continue,
ARCOS dégage !

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