L’écriture inclusive et la typographie

Nancy (54) |

Dans la rédaction épicène, ou l’écriture inclusive, on emploie les parenthèses, barres obliques, traits d’union ou points médians. Les réfractaires se plaignent souvent de l’illisibilité des mots et il se peut que cette problématique relève du dessin des lettres.

En effet, les caractères "rajoutés" ne sont pas adaptés à l’écriture inclusive. Même l’acte de "rajouter" évoque l’idée qu’il y a d’abord le masculin et ensuite, entre parenthèses, le féminin. Cette question était soulevée pendant la conférence sur l’écriture inclusive le 12 avril à la Fac des Lettres, menée par les linguistes Sophie Bailly, Julie Abbou et Christophe Benzitoun. Pourquoi ne pas créer des nouveaux caractères dans le cadre de la recherche sur l’écriture épicène ?

Dans la création de ces nouveaux caractères on rencontre plusieurs obstacles, ceux de l’écriture manuscrite, de la saisie des caractères sur le clavier, de la prononciation et de la structure des mots. Commencer les recherches pour l’écriture à main levée permettrait de créer des graphèmes faciles à l’apprentissage de l’écriture. Les terminaisons des mots peuvent être remplacées par les ligatures, fusion des formes de deux ou plusieurs lettres, et créeront un son et une signification propre au langage épicène. Par exemple, "Œ" n’est pas seulement la somme des lettres "o" et "e", il s’agit d’un caractère à part entière, on pourrait imaginer la même chose pour la combinaison des lettres "é" et "e".

La standardisation des caractères, est la deuxième étape, qui permettra d’informatiser et compléter l’alphabet latin. On peut même imaginer un raccourcis clavier "alt + é + e" pour générer le caractère épicène.
Les terminaisons de certains mots ont beaucoup plus de différences entre le "masculin" et le "féminin", ce qui demandera plus de recherches au niveau du dessin des lettres. On peut envisager l’invention de nouveaux graphèmes comme ça a été le cas de l’esperluette "&" qui remplace le mot de liaison "et".

Étudiante illettrée de l’Université Populaire du Sapin