Contre leurs guerres capitalistes notre solidarité est internationale



La guerre menée par la Russie visant l’annexion de l’Ukraine a étonné l’ensemble du monde occidental par la proximité du danger qui en découle. Les européen·nes ont raison de se mobiliser pour que ce conflit cesse, car il est clair qu’une escalade entre puissances nucléaires fait planer sur l’ensemble du monde une menace d’extinction que même le GIEC n’avait pas vu venir.

En plein cœur de la campagne présidentielle en France, l’invasion guerrière de l’Ukraine pousse l’ensemble de la classe politique à clarifier son positionnement face aux velléités impérialistes de Poutine. Cette situation amène aussi la population en France à mieux appréhender les affinités, les liens entretenus par une partie de la droite et de l’extrême droite avec la bourgeoisie qui soutient Poutine.

Il est du devoir de chacun·e de questionner le rapport que les forces d’extrême droite entretiennent avec la Russie de Poutine et son approche du pouvoir. Les financements et soutiens que ce dernier a apporté à Le Pen depuis des années et à Zemmour récemment nous montrent quel projet politique ambitionne l’extrême droite ici. En bafouant l’histoire dans une vision identitaire fantasmée et en érigeant la soumission d’un peuple comme modèle politique, l’extrême droite inscrit bien son projet dans les pas de Poutine. Le nationalisme exacerbé ne peut mener qu’à la guerre car il valorise systématiquement les frontières et l’idée que celles-ci peuvent être élargies au nom d’une soi-disant supériorité. Combattre ce projet d’invasion ne peut cependant pas signifier simplement « soutenir l’Ukraine ». Oui des gens souffrent, oui ils ont besoin d’aide mais ils ont aussi besoin qu’on ne soutienne pas aveuglément leur pays sans critique à l’égard des groupes fascistes ukrainiens qui prennent également les armes, car l’heure où ils les déposeront reste incertaine.

Il ne s’agit pas aujourd’hui de prendre parti entre le capitalisme autoritaire de la Russie et le capitalisme néolibéral des Occidentaux. S’il y a bien un agresseur et un peuple agressé aujourd’hui, il importe de ne pas tomber dans le piège de la défense d’une nation car le véritable terreau de la guerre réside justement dans ce sentiment nationaliste qui divise.

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Le soutien ne peut aller qu’aux peuples russe et ukrainien, qui ne veulent pas de cette guerre qui ne rapportera qu’aux industriels de l’arme et du béton. Notre soutien ne peut pas s’arrêter à une frontière, ukrainienne soit-elle, il doit se faire à l’égard de tous les peuples qui subissent les logiques impérialistes et colonisatrices en Afghanistan, au Mali ou ailleurs.

Saisissons-nous de cette guerre pour faire valoir les idéaux de solidarité et de soutien à tous les peuples qui luttent contre l’autoritarisme sur cette planète. Que cet autoritarisme soit incarné par un Russe, par des industriels comme Monsanto et Bolloré ou par les candidats d’extrême droite en France, il faut démasquer leur logique commune. Le pouvoir repose sur le capitalisme et ceux-ci ne s’effondreront pas sans notre aide.

Profitons de cette crise pour réaffirmer notre soutien à TOUTES et TOUS les migrant·es et pas seulement les blancs. Il est possible de rejoindre les associations de soutien aux migrant·es à Nancy.

Profitons de cette guerre pour signifier combien la paix ne peut exister sans une démocratie soucieuse des droits des minorités constamment bafoués par Zemmour, Le Pen ou leurs relais locaux comme les Deux Cités à Nancy.

Profitons de cette guerre pour que le sentiment de peur qui habite chacun·e se transforme en sentiment de conviction qu’un monde sans guerre, sans capitalistes et sans oppresseurs est possible, à condition que nous le voulions et que nous l’organisions.

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