La mascarade du BAC Blanquer·e



Le ministre Blanquer·e cherche quoi qu’il en coûte à maintenir les épreuves terminales du Baccalauréat, afin d’asseoir sa réforme pourtant massivement rejetée par la profession ainsi que par les lycéen·ne·s.

La quasi-totalité des associations disciplinaires et des syndicats se sont positionnés pour l’annulation du « Grand Oral » et du chef d’œuvre dans la voie professionnelle. Quant à l’épreuve terminale de philosophie, les associations disciplinaires concernées ont revendiqué très clairement leur annulation et ont appelé « tous les professeurs de philosophie à se mobiliser pour dire leur refus de cette mascarade ». Enfin, des syndicats ont appelé à la grève du Baccalauréat, ainsi que plusieurs intersyndicales et Assemblées Générales régionales.

Le niveau d’improvisation du ministère, à l’image de toute cette première session du Bac Blanquer·e depuis les E3C, est sans appel. En effet, le travail de correction des professeurs de philosophie perd tout sens, puisque la note attribuée peut n’avoir servi à rien et être remplacée par la note de contrôle continu, ou être augmentée de trois points par un jury dans lequel les correcteur·trice·s ne siègent pas. De même, les collègues de lettres doivent corriger huit sujets différents et constatent que les conditions de correction des écrits ou de passation des oraux diffèrent d’une académie à l’autre !

De plus, la numérisation des copies et la correction via Santorin, comme lors des E3C de 2020, conduisent à une dépossession des enseignant·e·s de leur travail. Alors que les rectorats ont prétendu que cette dématérialisation ne conduirait pas à une surveillance généralisée des correcteur·trice·s, ils ont annoncé dans le même temps que celleux n’ouvrant pas l’application feront l’objet de rappels, et que les inspecteur·trice·s pourront vérifier en temps réel la progression de la correction des copies, comme pendant les E3C.

Cette numérisation des copies conduit en outre à une dégradation des conditions de travail des enseignant·e·s, tant sur le plan de la santé, que sur le plan de la charge de travail qui s’accroît.

SUD éducation soutient et continuera de soutenir les personnels qui résistent à la politique rétrograde du ministère.

(À ce propos, SUD éducation dépose des préavis de grève couvrant l’ensemble des personnels tout au long de l’année : https://www.sudeducation.org/agir/preavis-de-greve/ )

Article paru dans SUD éducation Lorraine Info n°44, juillet 2021