Des nouvelles des prisons du Grand-Est

Nancy (54) |

Il y a eu l’annonce de la suppression des parloirs et de la possibilité de cantiner pour au moins 15 jours — qui va s’éterniser (entre autres mesures de réduction des droits aux détenu.es). Les détenu.es ne sont pas dupes de ces mesures, alors qu’en parallèle les matons font des aller-retours tous les jours à l’extérieur dans leurs familles, sans aucunes mesures de sécurité, et qu’ils n’ont aucune protection.

Qui dit pas de parloirs, dit pas de soutien et peu de nouvelles des proches, mais aussi pas d’entrée de tout un tas de choses qui permettent de survivre en prison, et les "compensations" sont ridicules.

Pour les centres de rétention c’est aussi très dur. Dans les deux, les détentions sont prolongées arbitrairement sans possibilité de pouvoir se défendre devant un juge.

Du coup en ce moment ça bouge un peu de partout. Dans des dizaines de taules, des prisonnier.es refusent de remonter en cellule. Des appels à l’aide et à la mutinerie se multiplient.

Pour des nouvelles régulières un peu partout, on vous invite à lire et écouter / ou contribuer à l’envolée (émissions tous les jours de la semaine à 19h sur FPP), et aussi à bas les cra

Beau comme une prison qui brûle - Une histoire de la révolte d’Ensisheim, par Kyou

Dans une logique de solidarité avec tout.es les prisonnier.es, on essaie de relayer un peu ce qui se passe dans le Grand-Est.

Sur Nancy-Maxéville, vous pouvez toujours envoyer des messages sur radio Fajet, diffusion le dimanche à 18h !

Petit tour non exhaustif des mouvement collectifs dont on a entendu parler ces dernières semaines  :

  • À Nancy-Maxéville,
    Mardi 17, une trentaines de détenus refusent de remonter après la promenade. Ca dure plusieures heures, jusqu’à l’intervention des ERIS. 11 personnes se retrouvent au mitard, et FO s’en félicite…
  • Le même jour à Bar-le-Duc, 12 détenus refusent également de remonter.
  • Quelques jours plus tôt, à Epinal, 25 détenus refusaient de retourner en cellule. Soi-disant les détenu.e n’auraient « aucune revendication » !
  • À Strasbourg, un premier cas de maton atteint par le coronavirus.
  • À Metz, ça bouge dans le CRA, où ils n’hésitent pas à transférer des personnes directement depuis la taule : « Dans certains centres il y a aussi eu des départs de feu, des évasions collectives, des blocages et du bordel en tous genre (comme à Metz). » Voir sur À bas les CRA.
    À la maison d’arrêt, une mutinerie éclate dimanche 15 : même si la majeure partie des activités sont déjà suspendues, le directeur interrégional des services pénitentiaires dans le Grand Est affirme que les parloirs ne seront pas supprimés : qui pour croire à ça ??

Pour les détenu.es, c’est de pire en pire. En plus de la suppression de la plupart des activités, des parloirs (donc du seul lien avec l’extérieur), et potentiellement des promenades réduites, en plus de la répression qui s’abat sur ceux qui se révoltent (gardes à vue, mitard, menaces de ne pas être concerné par les mesures du gouvernement pour les sorties anticipées…), les matons obtiennent de plus en plus de pouvoir : doublement des effectifs dans certains secteurs et pour les fouilles avec palpation, élargissement des pouvoirs pour un certains nombre de petits gradés, notamment disciplinaires...

Face à tout ça, on rappelle que c’est toujours le bon moment pour écrire aux détenu.es ! Quelques adresses et liens sur le site de l’ABC Paris et d’autres idées sur Paris-Luttes.

Feu à toutes les prisons ! Liberté !