[Tomblaine] Notre santé : un pognon de dingue ! Conférence gesticulée le 18 Novembre

Nancy (54) |

La protection sociale : un modèle de conquête à préserver et à étendre

Les syndicats FSU – Sud/solidaires et UL CGT organisent pour la quatrième année, les 18 et 19 Novembre, une formation unitaire réunissant 100 stagiaires. Cette session est consacrée à la sécurité sociale.
Une conférence gesticulée à prix libre aura lieu le mardi 18 Novembre à 20 h 00 au centre Jean Jaures, Salle Leo Ferré, à Tomblaine
Ce spectacle est plus que jamais d’actualité, à l’heure ou des député-es, des sénateurs donnent un triste spectacle et bafouent les droit de 65 millions d’assuré-es sociaux. La culture est un moyen essentiel de lutte. La question est posée ! Gaver des actionnaires ou promouvoir une vraie assurance sociale ?

La sécu une belle affaire !

Le capital n’a jamais supporté la création de la Sécurité Sociale, qui permet à 65 millions d’assuré-es, de ne pas être des client-es, mais des ayant droit, de la naissance à la mort.

643 milliards d’euros échappent à l’appétit des assurances privées. Mais le capital ne s’avoue pas vaincu, depuis 1947 les représentants de la bourgeoisie sont à la manœuvre, dépossédant les travailleuses et travailleurs de la gestion de la Sécurité Sociale, en y installant le patronat, puis confisquant la gestion au profit de l’État. La sécu devient un terrain de manœuvres financières, de décisions politiciennes.

L’exonération des cotisations, c’est le vol de notre salaire social

À l’origine cotiser selon ses moyens, consommer selon ses besoins, la Sécu doit aujourd’hui être rentable et avoir un budget à l’équilibre, quand bien même l’État met en place une exonération de cotisations à hauteur de 75 milliards d’€uros. dans le PLFSS 2022 (Projet de loi de finances de la Sécurité sociale). Il faut aussi y ajouter 10 milliards de manque à gagner pour la Sécurité sociale du fait des exemptions d’assiette. (Certains modes de rémunération comme l’intéressement et la participation ne sont pas soumis à cotisation sociale)
À force d’exonérations en tout genre, il ne reste plus aucune cotisation patronale Urssaf au niveau du Smic. Ces dispositifs agissent comme une trappe à bas salaires (14.6 % des salarié-es sont au SMIC)

Le patronat chougne, les charges écrasent l’entreprise ! Les cotisations dites patronales sont en fait du salaire. C’est la partie sociale ou collective du salaire que l’employeur est tenu de verser aux caisses sociales. Les charges, ça n’existe pas ! L’exonération, doux euphémisme, est en fait le vol 75 milliards de salaire social.

La sécurité sociale est décriée par l’État et les patrons, elle est pourtant la meilleure forme de gestion au service de la collectivité, elle redistribue 96 % des cotisations sous forme de remboursement et prise en charge aux adhérent-es, alors que les mutuelles ne redistribuent que 75 %.
Le système assurantiel privé adulé par le patronat coûte aux États-Unis 20 à 45 % de gestion, laissant 25 millions d’Américain-es sans assurance sociale

En fait, plus on a retiré la gestion de la sécu aux salarié-es, plus on a mis le système d’accès à la santé dans le rouge. À l’instar de l’école, de la justice, de la culture, le système de santé est asphyxié au profit de l’entreprise privée, subventionnée à souhait.

Les établissement publics sont restructurés, rétrécissent, voire ferment pour que des lits d’hospitalisation privés voient le jour. Le management libéral assène ainsi l’idée que le service public coûte alors que le privé est bien géré.
Les mêmes qui s’offensent du coût du travail et des « charges » insupportables ne voient rien à redire sur le coût du capital.

Le coût de la privatisation

En France, un quart des lits hospitaliers appartiennent à des cliniques privées lucratives, et 22 % des lits d’Ehpad. (Basta média)
En avril 2024, l’Assurance maladie a déconventionné 10 centres dentaires du groupe Nobel Santé + pour leurs pratiques frauduleuses. Montant de l’escroquerie : 2,9 millions d’euros. À l’été 2023, ce sont 13 centres du réseau ophtalmologique et dentaire Alliance Vision qui ont été épinglés pour 21 millions d’euros de malversations similaires. On jette souvent la pierre aux assurés, mais, en 2023, plus de 70 % du préjudice financier subi par l’Assurance maladie émane de fraudes commises par les professionnels de santé. À eux seuls, les centres de santé ont représenté 58 millions d’euros de fraudes en 2023 contre 7 millions en 2022. Un énorme bond de 730 % ! (La Vie ouvrière)

Les laboratoires d’analyses médicales de ville sont aujourd’hui entre les mains de six principaux groupes privés (Biogroup, Cerba, Inovie, Synlab, Unilabs, Eurofins). À eux seuls, ils représenteraient plus de deux tiers des sites et détiennent un fort pouvoir de négociation. Au moment de la pandémie de Covid, les tests PCR ont fait grimper leur chiffre d’affaires de 85 % en deux ans (2019, 5,14 milliards ; 2021, 9, 41 milliards), ces groupes ont opposé un refus à la demande de négociation des tarifs du gouvernement. Effectivement le privé offre une bien meilleure gestion.

Un spectacle dans le droit fil de l’éducation populaire et politique

Le spectacle proposé décrit un système devenu kafkaïen, met en lumière les contradictions du discours libéral.
Le capital saccage une œuvre d’émancipation unique pour mettre les ressources publiques et le travail des soignant-es au service du profit.

Cette conférence gesticulée est plus que jamais d’actualité, à l’heure ou la protection sociale devient la variable d’ajustement de la politique budgétaire. Les perspectives existent dans nos luttes à venir.

Mardi 18 Novembre 20 h 00 - salle Léo Ferré - Tomblaine

UL cgt Nancy
Sud/Solidaire 54
FSU 54


« Les soignant(e)s expriment depuis plusieurs années leur désarroi face à la situation de l’hôpital public. Mais, depuis les lois « hôpital 2007 » et « hôpital 2012 », ces soignant.e.s ne travaillent plus pour soigner, mais bien pour rembourser une dette. Ceci relève d’une stratégie délibérée, gravée dans l’Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS) de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), se fixant comme objectif la privatisation de tous nos services publics, Santé en tête, puisque les profits escomptés sont colossaux. Et que dire du hold-up opéré par l’industrie pharmaceutique sur notre Sécurité Sociale !

Christelle, soignante et spécialiste de l’histoire de la Sécurité Sociale et Thierry fin connaisseur des accords de libre échange s’attachent ici à montrer, comment les gouvernements successifs s’acharnent à poursuivre cet objectif du capitalisme mondialisé, depuis les années 80.

Mais peut-être que la reprise en main d’un « déjà-là » initié par le régime général de la Sécurité Sociale en 1946, pourra nous émanciper de lendemains mortifères… »