Retour sur le rassemblement à Bar-le-Duc le 10 septembre pour Robin – Faire face à la mutilation physique et sociale

Bure (55) |

Le 10 septembre, à Bar-le-Duc, une centaine de personnes se sont rassemblées devant la gendarmerie, en solidarité avec Robin, gravement blessé par les gendarmes lors de la manifestation du 15 août à Bure. Comme l’affirment Robin, sa famille et ses amis, la famille de Rémi Fraisse, et des membres de la famille de Vital Michalon, assassiné à Creys-Malville en 1977, dans une tribune publiée le 12 septembre. « La violence étatique, lorsqu’elle produit ses ravages sans susciter d’émoi collectif, constitue chacun de nous en mutilé potentiel, en mutilé préalable, en mutilé social. ». Son objectif premier est de faire peur, diviser, nous isoler jusqu’au fond de nous-mêmes.

Derrière Robin, qui a pris le parti de porter sa situation haut et fort, il y a des dizaines de blessé-e-s dans la manif du 15 août, certain-e-s graves aussi. Il y en a eu d’autres, à Bure,dans les derniers mois. Il y en a des centaines dans chaque manifestation, dans les quartiers, depuis des années. Sans parler des dizaines de « crimes » policiers chaque année. Derrière Robin il y a Rémi, Vital, Malik, Ali, Liu, Amine, Wissam, Adama, Angelo, Jerôme, etc, etc.

Lorsque Robin se met en jeu devant la machine médiatique et policière, lorsqu’avec son fauteuil il va seul au devant d’une ligne de flics pour les dévisager un à un, faire fuir leurs regards, les haranguer, et les défier le poing levé, il ne faut pas y voir un égo-trip, une martyrologie, mais une tentative de retourner la paralysie, la sidération, la peur.

Le 10 septembre, malgré la disposition géographique du rassemblement – une zone commerciale excentrée -, et la grisaille meusienne, c’est un petit peu de cette machine de mutilation sociale quotidienne qui a été, éphémèrement, désactivée. La grille anti-émeute du fortin de CRS a d’abord été recouverte par une banderole « NON A CIGEO, ENFOUISSONS PLUTÔT LES ARMES DE LA POLICE », puis les reliquats de leurs grenades leur ont été rendus collectivement, aspergés de peinture rouge.

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