Autoroutes (routes), logistique et camions : il faut changer le logiciel économique !

Strasbourg (67) |

Une nouvelle route engendre une augmentation du trafic sur son secteur de 3% en moyenne. Avec elle, des zones d’activités s’agrandissent ou sont créées. L’intérêt économique face aux pertes de surfaces agricoles ou naturelles n’est pas justifié dans bon nombre de projets. La coalition La Déroute des Routes [1] veut remettre au centre des discussions d’aménagement du territoire le vrai intérêt général et non celui qui sert quelques personnes.

Sous couvert de faire croire au désengorgement des axes reliant nos villes, avec l’espoir vendu d’une baisse de la pollution, l’État se rend complice d’un système perfide au service du capital. Les vraies raisons d’une nouvelle route sont surtout de pouvoir faciliter les déplacements des marchandises et de créer ou dynamiser des espaces logistiques ou commerciaux et donc, d’encore plus bétonner.

C’est le constat que font des militants à Strasbourg avec l’ouverture de l’A355 de contournement ouest de Strasbourg, le GCO : « Les utilisateurs/trices de l’A35 et les habitants de l’Eurométropole de Strasbourg se sont fait flouer par les porteurs du projet de contournement. L’État et les collectivités locales ont fait allégeance à la CCI et surtout à Vinci, le principal bénéficiaire de cette opération, deal de compensation à l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. »

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« Nous en sommes de plus en plus persuadés. Dans ce dossier, il n’y a aucun intérêt public majeur. Nous sommes face à un intérêt privé majeur, c’est-à-dire le seul intérêt de Vinci », martèle Maurice Wintz de l’association Alsace Nature et membre du collectif GCO NON MERCI © L’Ami Hebdo

L’Etat doit accepter un moratoire sur les projets d’infrastructure

55 projets d’infrastructure routière pèsent 18 milliards dont 13 milliards d’argent public. À ces projets, combien de zones industrielles, logistiques ou commerciales, qu’elles soient des extensions sur de l’existentiel ou de nouveaux espaces totalement créés ? Quel est le réel impact sur l’emploi, quand on sait que ces extensions ou nouvelles zones sont le moyen de regrouper des activités et donc de fermer ou réduire d’autres sites ailleurs dans la région, voir sur le territoire ?

Soutenir l’économie locale, martèle les promoteurs de ces routes et de ces zones. Vraiment ? Relocaliser des productions, diversifier l’agriculture nourricière locale pour l’humain, développer les mobilités vers les zones rurales et permettre l’interconnexion entre les petites villes, les moyennes et métropole, sont autant de possibles qui peuvent être réellement créatrices d’emplois.

Nos décideurs politiques doivent absolument changer leurs logiciels, notamment celui de l’aménagement du territoire et arrêter leur allégeance aux puissances économiques détenues par quelques-uns dont leur intérêt général n’a d’intérêt que pour eux-mêmes !

Source : Vent de luttes entre Vosges et Rhin !


Notes

[1La Déroute des Routes est une coalition qui regroupe les deux tiers des oppositions aux 55 projets d’infrastructure routière identifiés en France. Retrouvez-les sur Twitter : @La_Deroute.