Bienveillance, mon cul !



Ah les abrutis ! Les électeurs de Macron sont 24% des 78% de gens qui ont voté au premier tour des présidentielles et, ce, parmi les 90% de gens qui sont inscrits sur les listes électorales, qui eux-mêmes représentent au mieux 93% des gens à qui on donne le droit de vote en France.

Et encore, on n’enlève pas dans ce décompte les millions de gens de nationalité française qui vivent un peu partout dans le monde et qui ont voté. Bref tous ces brillants électeurs représentent à peine 13% des adultes vivant en France. Quand on rencontre quelqu’un dans la rue, il y a donc une chance sur 8 environ qu’il ait voté Macron au premier tour des présidentielles.

Ça représente, par exemple, en moyenne un peu plus d’un joueur par équipe de foot. Généralement c’est le connard d’ailier droit qui ne fait jamais de passe et qui se prend pour Olivier Rouyer. Celui qui n’a jamais mis un but mais qui est persuadé d’être indispensable, celui qui arrive en 4X4 à l’entraînement, mais qui ne vient pas quand il pleut.

Au vu des règles fixées au départ, il n’y a bien sûr aucun doute : Macron a gagné. Les bien portants, les DRH, les actionnaires et les ailiers droits peuvent légitimement pavoiser.

Ils sont si peu nombreux qu’ils pourraient avoir la joie discrète, mais ça n’est pas le genre de la maison : il faut qu’ils claquent leurs grands gueules de premier de la classe, de fayots mal dégrossis pour nous asséner leur satisfaction et leurs conneries.

Ils ont gagné un concours d’urnes à moitié vides mais les voilà qui pensent qu’ils ont fait la révolution, que leur heure est arrivée et qu’enfin leurs valeurs triomphent.

À se souffler dans le cul pour se donner de l’importance, ils finissent par ressembler au mieux à des baudruches laissant échapper des sons autosatisfaits, des pets qu’ils nous ventent comme une pensée nouvelle.

Ah les jean-foutre de marcheurs en peau de lapin avec leur bienveillance !

Ils n’ont plus que ce mot à la bouche, tous ces trous du cul de petits-bourgeois qui ne se sentent plus pisser depuis que leur gourou est installé au palais et qu’il flatte leurs ego à coups de radotage ultralibéral planqué dans un anglais mal dégrossi.

Votre bienveillance, bande de tartuffes, vous pouvez vous la foutre où je pense. Quand votre ministre de l’Intérieur refuse de donner à manger aux réfugiés qui crèvent la dalle à Calais, quand vos préfets ordonnent de continuer la chasse aux sans-papiers, c’est de la bienveillance ?

Votre bienveillance sent la misère, la sueur et la vieille pisse comme la charité que vos devanciers faisaient à la sortie de la grand-messe.

Bande d’hypocrites ! Payez vos impôts, arrêtez de piquer dans les caisses et fermez vos gueules ! Vos haleines fétides empuantissent le pauvre monde, qui n’avait pas besoin de ça.

Ah ils sont beaux et elles sont belles, les députés, les ralliés, les lèche-culs qui nous cassent les oreilles avec leur nouvelle trouvaille !

La bienveillance ?

La bienveillance de vos flics et de vos tasers.

La bienveillance de votre justice : non-lieu pour les flicards qui tuent, assassinent, mutilent, indulgence pour les Le Pen, Ferrand, Balkany et autres escrocs à boutons dorés. Champagne pour les uns, mitard pour les autres !

Votre bienveillance, veille resucée de la charité, n’est pas une valeur, sinon vous l’auriez déjà introduite en bourse. Votre bienveillance c’est de la merde en barre, de la chair à pâtée pour les chiens de garde de votre système. Ils se sont jetés dessus comme la CFDT sur un stylo doré pour signer un accord pourri.

Ah foutre Dieu ! Vivement le grand soir !

Victor K

Article paru dans RésisteR ! #50 le 9 juillet 2017