À Bure ou ailleurs, complotistes et confusionnistes : Hors de nos luttes !

Bure (55) |

À l’heure où les diverses tendances de l’extrême droite cherchent à élargir leur audience en adoptant des discours à caractère social ou écologiste, nous, militant-e-s antifascistes, tenons à alerter sur les multiples tentatives effectuées par des confusionnistes et complotistes pour infiltrer la lutte contre CIGEO, le projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure.

Ces personnes, derrière une analyse anti-système simpliste basée sur une critique qui se restreint au capitalisme financier et aux médias, omettant systématiquement les rapports de domination et de classe, multiplient les raccourcis et les amalgames sans fondement pour véhiculer leur véritable "idéologie" soi-disant "ni de gauche ni de droite" : un antisémitisme primaire sur fond de théorie du complot judéo-maçonnique mondialisé. Toujours convaincus que Dieudonné ne porte pas de discours raciste (alors qu’il s’affiche de longue date aux côtés de militants du Front National, de négationnistes ou de néo-nazis notoires), et qu’Alain Soral est un "résistant" qui ose dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas, ces conspirationnistes confus s’abritent derrière une sacro-sainte "liberté d’expression" pour déblatérer leurs insanités, n’hésitant pas à inverser les rôles et à s’ériger en victimes de ces "fachos d’antifascistes" dès que l’on cherche à les exclure de nos mouvements et de nos luttes.

Ainsi, lors de l’occupation du bois Lejuc entre le 19 juin et le 7 juillet 2016, quelques militants impliqués dans le "Mouvement du 14 juillet" (une tentative de pseudo putsch complotiste en juillet 2015) ont tenté de s’infiltrer et de prendre part à l’occupation. Ces personnes s’étaient déjà illustrées au camp VMC l’été dernier, duquel elles avaient été exclues pour leurs comportements et propos antiféministes et antisémites, ainsi qu’à "Nuit Debout Nancy" où elles s’étaient opposées à ce que le mouvement se revendique même de l’antiracisme.

La semaine suivant la réoccupation du bois Lejuc le week-end du 16-17 juillet 2016, c’est un camion estampillé "Liberté, égalité, fraternité" d’un pseudo média libre et indépendant qui a été viré de la Maison de la Résistance de Bure. Les journalistes autoproclamés allaient faire un reportage au sein des opposant-e-s au projet CIGEO sans avoir pris contact avec ces dernièr-e-s. Il va sans dire que le reportage en question aurait trôné aux côtés d’une vidéo antisémite dénonçant la soi-disant domination de banquiers forcémment juifs, ou d’un reportage homophobe complaisant avec la "manif pour tous", ou encore d’interviews d’auteurs d’extrême droite dans un salon du livre (tous ces exemples se retrouvent dans la sphère de ces "médias libres et indépendants").

Le lendemain, des militants conspirationnistes se réclamant de "Nuit Debout Paris" et de "l’Agence Info Libre" (une webtélé qui fait la part belle à l’extrême droite sous couvert de "pluralisme") ont tenté de polluer les débats et les assemblées générales de la Maison de la Résistance par des propos sexistes, virilistes et complotistes. Rompus aux stratégies d’entrisme dont les confusionnistes sont coutumiers, ceux-ci étaient arrivés au compte-goutte, sur plusieurs jours, faisant mine de ne pas se connaître, et cherchant très vite à nouer des liens avec des militant-e-s anti-CIGEO, profitant de l’ambiance conviviale de la Maison, avant de se dévoiler plus ouvertement. Cette technique leur permet, le moment venu, de se poser en victimes et d’obtenir qu’une partie du groupe ainsi infiltré s’oppose à leur exclusion.

Fort heureusement, la vigilance des militant-e-s sensibles à l’antifascisme a permis de ne pas laisser ces complotistes et confusionnistes infiltrer la lutte, et de faire en sorte que ces personnes prennent bien conscience qu’il n’y a aucun espace pour elles, ni ici ni ailleurs.

Il est fondamental qu’au sein même de nos luttes, et malgré l’urgence qui nous presse souvent, nous prenions le temps de discuter et de nous mettre d’accord sur des bases politiques communes telles que le féminisme, l’antiracisme et l’antifascisme, afin de pouvoir apporter des réponses collectives, fermes et solidaires, face à ces tentatives d’intrusion de l’extrême droite.

Le fascisme, c’est la gangrène : on l’élimine, ou on en crève !

Des militant-e-s antifascistes impliqué-e-s dans la lutte contre le projet CIGEO et son monde.